Réveil de Patte de Brume

Sortant d'un long rêve paisible,je sentis les rares rayons de soleil caresser mon corps. Lentement,je remis mon cerveau en marche et finis par ouvrir les yeux. Que je refermai aussitôt,aveuglée par le soleil qui m'arrivait dans la face. Je grognai contre un de mes frères qui avait du me pousser devant l'entrée et me levai. Je passai quelques minutes à m'étirer,quelques autres à une toilette rapide. J'allai dire bonjour à ma mère,restai quelques secondes contre son flanc et me mis en quête du coupable. Je remarquai bientôt que Boule de Suif me fuyait en ricanant et le rattrapai rapidement. Je l'arrêtai d'un coup de patte et montrai mes petits crocs,puis le tournai sur le ventre. Une grognement et il me suppliai déjà de le lâcher,ce que je fis après lui avoir gentiment administré quelques coups de patte. Puis,alors que j'allais sortir de la Pouponnière pour prendre l'air et aller me faire raconter une bataille par une ancienne,je faillis me cogner à Sentinelle du Firmament.
J'adorais cette grande chatte discrète. Je vénérais ses techniques,ses qualités. Je l'observais à chaque mouvement,puis la copiais maladroitement. C'était mon idole,je voulais lui ressembler et être aussi belle,aussi douée.
Je reculai respectueusement en baissant la tête.

La matinée était douce et chaude, les rayons du soleil filtraient à travers le feuillage du coeur de la forêt. Je restais immobile puis d'un bond je m’abattit sur ma proie : un écureuil. Je l'achevais d'un coup de crocs. Quelques gouttes d'eau tombèrent de ma fourrure encore humide de la fine pluie tombait à l'aurore. Je déterrais mes autres proies, comme à chaque insomnies je préférais me rendre utile plutôt que de sombrait à nouveau dans le sommeil. J'attrapais mes proies chassées ce matin et rentrais au camp. Je déposais mon butin sur le tas de gibier. En bonne foi j'allais en apporter une à la pouponnière. Je pris délicatement un campagnol sur la pile entre mes crocs et m'y dirigeais à pas vifs. J'entrais et vis une petite forme m'évitais, un peu plus et je lui aurais rentré dedans. Je déposais le rongeur devant la mère des chatons, elle cacha vite son air un peu étonnée, les membres du clan c'était vite habitués à mes sorties très matinales. En me retournant j'identifiais l'ombre de l'entrée comme Patte de Brume. Elle avait presque atteint 6 lunes. Pour elle tout était parfait, mais lorsqu'elle saura l'origine exacte de sa maternel, que pensera-t-elle ? Je rangeais ses pensées dans un coin de mon esprit. Je ne pus m'empêcher d'être amusée devant sa petite révérence. Dans ma bonne humeur je lui tirais quelques mots :

- Bientôt apprentie n'est-ce pas ?

J'observai Sentinelle du Firmament avancer jusqu'à ma mère et lui offrir un campagnol dodu. Je détaillai son moindre mouvement,ses muscles qui se tendaient sous sa peau,ses expressions. J'analysai tout et le rangeai dans un coin de ma tête. Du coup,plongée dans mes pensées,je ne remarquai pas qu'elle s'était arrêtée devant moi et que,à son expression,elle avait du me poser une question. Je rougis fortement ; je ne voulais pas qu'elle me prenne pour une imbécile ! Je m'agitai légèrement et elle reformula sa question. Me mordillant les lèvres,je répondis :

- Oui,après-demain. J'ai hâte !

Je souris,un peu gênée,espérant qu'elle s'était proposée parmi les mentors potentiels. Mon cœur se mit à battre un peu plus vite et je me mis à sautiller sur mes pattes.

Je la couvais chaleureusement du regard. Notre meneur m'avait proposé de la prendre sous mon aile, de devenir son mentor. Je devais lui rendre ma réponse aujourd'hui.... J'hésitais encore ; une part de mon être le voulait mais d'un autre côté je n'avais voulu d'apprenti(e)s. J'avais pris mes aises difficilement dans ce clan, avec une apprentie : serais-je à la hauteur ? Tant de questions fusionnaient dans mon esprit, elles restaient sans réponse. D'un autre côté je me disais qu'une apprentie serait une bonne expérience, et je pourrais la soutenir lorsqu'elle apprendra ses origines, j'étais bien placé pour comprendre la valse de sentiments que cela apportent. Je la sondais du regard et à ce moment précis ma décision fut prise ; n'est-ce pas idiot de se questionner ? Tester, jouer, essayer. Et puis si sa ne colle pas tant pis ♫
J'étais dans un même esprit une palette diverses de traits de caractères, certains étaient des opposés mais pourtant j'étais ainsi et le resterais. Oui j'allais essayer. J'avais pris ma décision sur ce coup de tête mais j'allais le faire, la vie peut s'arrêter si vite alors pourquoi s'affliger sur un détail ? Voilà mon état d'esprit. Je compris alors que la jeune Patte de Brume attendait une réponse de ma part.

- " Je te comprends, à ton âge j'étais si impatiente que... "

J'achevais ma phrase dans ce suspens, " si impatiente que ". Si impatiente de n'être plus un poids mort pour ce clan, d'avoir un but, fini la pièce rapporté. J'étais si impatiente de pouvoir trouver ma place que la reine qui m'avait accueilli lors de ma dernière lune avant mon apprentissage, voulait pratiquement me faire dormir à l'extérieur de la pouponnière tant je ne tenais en place et que ses petits si jeune allaient être réveiller par mes mouvement énergiques en pleine nuit. Ce souvenir était à la fois doux et douloureux, dans mon innocence infantile j'étais sur mon petit nuage, heureuse. Mais cela me rappelait toujours que j'avais été colportée dans les terres du Milieu longtemps avoir d'avoir été abandonnée, ou plutôt proche de la mort. Je ne voulais pas qu'on sache mon passé, je ne veux pas de leur pitié. Pour ne rien éveiller de suspect j'achevais ma phrase;

- " Tellement impatiente que j'ai faillit dormir dehors pour ne pas réveiller la plus jeune portée de la pouponnière "

Je buvais les paroles de Sentinelle du Firmament et voulus éclater de rire lorsqu'elle termina sa phrase sur une exclamation,mais je me rendis soudain compte qu'elle semblait remuée. Je me mordis la lèvre pour réprimer le rire qui me venait et continuai de danser sur mes pattes. Je réussis enfin à me calmer et eus juste un sourire amusé.
Je ne savais pas quoi ajouter et c'est ma mère qui me sauva en s'exclamant :

- Mais c'est qu'elle risque d'être obligée de faire demain soir !

Je rougis en laissant échapper un petit rire gêné et courus mordiller ma mère en grognant.

- Maman !

Mais Sentinelle du Firmament éclata de rire,un rire franc,elle semblait avoir oublié ses pensées sombres.

Je ne pus réprimer un rire ; franc et cristallin. Cela faisait longtemps que je n'avais pas rit franchement depuis bien longtemps. Toujours des exclamations factices, mon jeu. Mon jeu, mes règles mais pas de sentiments réels. Je vis au jour le jour; parfois sombre, parfois pleine de vie. Mais au fond je reste toujours torturée par ce traumatisme de mon enfance. Mais aussi je suis toujours reconnaissante d'être en vie; dans ma mémoire reste gravé ce chat grand, il surplombait les autres, son pelage d'un noir comme le jais, noir comme l'ébène. Et ces prunelles orangés, rappelant l'astre de feu qui règne sur le ciel. Ce fut mes premières images de ma nouvelle vie, celle des Clans; et non celle de solitude, solitaire. Guerrière dans un clan cela me convenait plus. Soudain je me sentis comme réchauffée de bonheur.

Je souris,rassurée de voir Sentinelle du Firmament rire à gorge déployée. Et soudain je pris conscience que jamais,alors que je la fréquentais depuis ma naissance,je ne l'avais vue rire ainsi. Elle était toujours réservée et parfois même sombre. Pourtant,je la suivais depuis longtemps,plus petite je m'échappais sans cesse de la Pouponnière pour aller la voir et me faisais toujours gronder car les blaireaux rodaient. J'eus un rire intérieur à ces souvenirs. Mais tout à coup,quelque chose de plus enfoncé encore me revint. Je n'avais que quelques jours. Les chats se succédaient dans la Pouponnière,venant saluer ma mère et choyer ses chatons. J'étais toujours au centre. Les gens étaient doux et attentionnés,et je me souvins de surprendre parfois un expression inquiète. Je m'étonnais ; je n'avais rien de spécial par rapport à mes frères et sœurs.
Je résolus de ranger ce problème dans un coin de ma tête et de poser la question à ma mère plus tard.
Mais une autre évidence me sauta aux yeux : Pourquoi j'allais être nommée apprentie le lendemain et pas mes frères et sœurs ? J'étais plus grande,plus solide...Mais j'avais le même âge qu'eux,donc normalement ils allaient devenir apprentis eux aussi. Je fronçai les sourcils,intriguée. Impossible que je sois vraiment plus grande,les naissance duraient quelques heures au maximum. Je ne me suivais plus et poussai,un peu trop fort,un miaulement agacé. Ma mère me regarda,étonnée,et je surpris un lueur inquiète dans le regard de Sentinelle. Je me mordis les lèvres et me tint coite,mais dès le soir j'en parlerai à ma mère.
En attendant,voyant que Sentinelle du Firmament s'apprêtait à partir,je pris mon courage à quatre pattes et m'approchai d'elle :

- S'il te plaît,je peux te suivre un peu pour aujourd'hui ? Je suis presque apprentie ; je te promets que je ne te dérangerai pas.

Je tournai ma langue dans ma bouche et sautillai sur mes pattes,fiévreuse d'attente.

Je reconnus dans les yeux de Patte de Brume cette expression, lorsque nous sommes plonger dans la profondeur des souvenirs lointains. Je cachais rapidement mon air un peu surprise mais lorsque un miaulement agacée sortit de sa gorge je compris que quelque chose n'allait pas et ne pus masquer un air inquiet sur mon visage. Mais me repris aussitôt. Je m'apprêtais à sortir de la pouponnière lorsque Patte de Brume m'interpella, je fus interloquée de sa proposition. Je jetais un regard furtif à sa mère adoptive qui me fis signe d'accepter. Je ne savais pas trop que faire. Me balançant d'une patte sur l'autre je pesais le pour du contre et finis par céder :

- " D'accord, mais sa ne risque pas d'être palpitant : j'ai déjà chassé et je ne suis pas de patrouille aujourd'hui "

J'attendais impatiemment la réponse de Sentinelle du Firmament et dès qu'elle prononça cette phrase hésitante,je ne pus retenir un miaulement de joie. Je me mis à sauter sur place,excitée comme une puce. Sous le regard étonné de celle que je voulais comme mentor,je m'arrêtai,rouge et honteuse,mais heureuse pour tout le Clan. Ma mère me regardait d'un air amusé,mes frères et sœurs d'un air envieux. Je me redressai dignement et lissai rapidement mon poil d'un coup de langue,puis je trottinai jusqu'à l'entrée de la Pouponnière,attendant patiemment Sentinelle du Firmament. Elle me fit signe de sortir et je saluai ma famille avec un sourire ravi avant de me glisser hors du nid. J'étais déjà sortie de mon lieu de naissance mais aujourd'hui,une nouvelle énergie m'animait. Je me sentais plus forte,et plus grande. Ignorant les regards des apprentis avec lesquels je jouais quelques lunes plus tôt,je me plantai au milieu du camp en attendant Sentinelle.

Je laissais Patte de Brume passait devant moi. J'allais moi aussi sortir lorsque sa mère adoptive me questionna. Elle me demanda qu'est-ce que cela faisait de ne pas avoir ces origines dans le clan. Ces dans ce genre d'instants que l'on se retient d'exposer nos vrais sentiments, ceux qui font barrière pour la quête du bonheur, ceux qui nous freine, nous réprime. Je laissais sa question sans réponse, exaspérée de n'être toujours pas acceptée comme membre à part entière dans ce clan. Etre toujours " la pièce rapportée ". Je sortis de la pouponnière d'un pas décidé et trouvé rapidement Patte de Brume au milieu du camp à m'attendre. J'essayais de dissimuler ma colère et la rejoignis.

- " Je vais sortir aux alentours du camp, viens "

Sentinelle du Firmament sortit à grandes foulées décidées de la Pouponnière. Elle arriva auprès de moi,les yeux pleins de rage contenue et je m'étonnai : Quelques minutes auparavant,elle était posée,presque un peu timide.
Ma mère ou un de mes frères et soeurs avaient du dire quelque chose de mal,nous étions la seule famille dans la pouponnière. Je poussai un léger soupir et résolus d'éclaircir ce mystère de retour à la pouponnière.
J'avais d'ailleurs beaucoup de choses à demander à ma mère,car demain je devenais apprentie !
A cette pensée,je me mis à sautiller sur mes pattes,mes yeux devinrent pétillants et je sentis un sorte de courant électrique circuler dans mes veines.
C'est donc avec beaucoup d'énergie que je suivis mon idole à travers le Camp,trottinant à ses côtés telle son apprentie,alors que je n'étais pas sure du tout de l'avoir comme mentor. Mes amis de quelques lunes de plus que moi,déjà apprentis,me regardaient,mi-amusés,mi-jaloux,car eux,on ne les avait pas laissés sortir de la pouponnière avant l'heure !
Cela me fit sourire et je relevai encore plus la tête,montai encore plus les pattes et bombai mon petit poitrail.
Les apprentis se mirent à converser à voix basse et en passant près d'eux,je laissai échapper un grondement rauque et sourd qui fit sourire Sentinelle.

Nous traversâmes le camp, Patte de Brume marchait fièrement tandis que moi j'avais un pas rapide. Lorsque nous dépassâmes l'entrée du camp je poussais un soupir de soulagement discret, devant l'air surpris de la jeune Patte de Brume je ne sus trop comment réagir. Elle regarda partout autour d'elle comme si cette parcelle de territoire était un joyaux ce qui me fit sourire. J'inspirais profondément, imprégnant mon esprit de l'odeur de ce début de la saison des feuilles mortes. Je profitais de la légère brise qui jouait avec mes poils nacré puis j'intimais l'ordre d'un geste à Patte de Brume de me suivre tandis que j'avançais un peu plus profondément dans les terres. Elle resta toujours à moins d'une longueur de queue de moi. Je m'arrêtais face à un petit ruisseau, son eau semblait froide, glaciale, l'eau est toujours plus froide que l'air c'est normal. L'eau est un élément qui m'intriguera toujours, la capacité à ce jamais être dompté par les bipèdes. L'eau domine à sa manière. Raah toujours mes pensées, un jour pourrais-je arrêter d'oublier ce que je fais pour quelques pensées. Je m'excuse envers Patte de Brume et nous reprenons notre marche à travers les arbres.

[ Peut-être faut-il changer de sujet ? Le passage végétal puis le grand lac,ça te va ? ]